Le magazine romand « Dossiers Publics » est revenu dans son édition d’automne 2021 sur le succès de House of Missions, projet architectural conçu pour les missions diplomatiques et les organisations internationales situé dans le quartier des Nations, au Petit-Saconnex.
Le complexe, abritant les missions de quatre pays africains, le Botswana, le Ghana, le Kenya et la Namibie, ainsi que celle des Philippines, s’est stratégiquement implanté au cœur du «Triangle d’or», c’est-à-dire à proximité de l’ONU, mais aussi de l’OIT, de l’OMS, du CICR et des plus de quarante grandes organisations internationales. Cet emplacement se caractérise également par son aspect pratique: accès immédiat aux institutions précitées, au centre-ville, à la gare et à l’aéroport; transports publics et autoroute à deux pas (qui seront prochainement facilement atteignables par la nouvelle route des Nations), tout comme l’Intercontinental, où se tiennent de nombreuses grandes réunions. Enfin, l’immeuble prévoit suffisamment de places de parking. Rappelons que la Berne fédérale a voté récemment un budget complémentaire de soutien à la Genève internationale, dont l’importance est vitale pour le canton et la région car elle contribue non seulement à l’économie (un emploi sur dix et plus de trois milliards de francs de dépenses des «internationaux» chaque année), mais aussi et surtout, à la réputation de Genève et de la Suisse.
De nombreux défis à relever
L’opération a été entièrement pilotée par m3 Groupe qui a confié la conception au bureau De Giuli et Portier Architectes et l’exécution des travaux à l’entreprise totale Hestia Constructions. Le chantier avait débuté avec le terrassement à la mi-janvier 2019 et devait relever de nombreux défis. Tout d’abord, le terrain sur lequel s’érige la «House of Missions» présentait initialement une forte pente. La parcelle de 7000 mètres carrés a ainsi nécessité le déblaiement préalable de 45 000 mètres cubes de terre, un volume particulièrement important qui a requis la mise en place de parois clouées durant cette première phase. Aussi, et afin de satisfaire les besoins variés exprimés par les différentes missions, le concept «clé en main» a été proposé, demandant une grande flexibilité. En effet, le secteur des organisations internationales comporte un degré de complexité supplémentaire en raison de son mode de fonctionnement particulier, ce qui a dû être pris en compte en priorité dans la conception et l’agencement des espaces.
Un bâtiment écoresponsable
Résultat: une surface de 5100 m2 conçue en cinq parties, chacune comprenant notamment un accès privé au bâtiment, sauf pour deux d’entre elles qui partagent une entrée commune. À l’intérieur, chacune des cinq missions diplomatiques bénéficie d’espaces alloués, allant de 1200 mètres carrés pour le Kenya à 1700 mètres carrés pour les Philippines. Chaque représentation compte donc un espace administratif, des sanitaires et une ou deux cuisines. Le mode de construction est conforme au label Minergie en matière de performance énergétique: sa conception a donc été pensée pour optimiser sa consommation énergétique et réduire son impact environnemental à chaque étape de sa réalisation, s’inscrivant ainsi dans une démarche durable et écoresponsable. À ceci vient s’ajouter l’innovation GeniLac, une pompe à chaleur permettant de chauffer et rafraîchir le bâtiment grâce à l’eau du lac, couronnant la durabilité du lieu.
Le bâtiment étant encaissé dans le terrain existant, un soin particulier a été apporté à l’intégration architecturale dans le paysage environnant. La façade a été conçue avec la participation de l’architecte Patrick Devanthéry, en s’inspirant de l’Opéra de Lausanne, et comporte des cassettes en aluminium et inox poli miroir variant selon l’ensoleillement, une spécificité esthétique dont la réalisation a nécessité précision et rigueur. La toiture possède une isolation étanche, recouverte d’un substrat afin de créer une surface végétalisée, la dernière touche pour intégrer le bâtiment dans son environnement. Concernant les espaces extérieurs, un paysagiste a été mandaté, notamment afin d’adapter leur implantation en accord avec la Direction générale de l’agriculture et de la nature, dans le but de préserver une future voie verte. Pour l’aménagement du terrain, une zone de forêt a été densifiée et des jardinières sur les terrasses ont été créées grâce à du substrat. Précautions accrues durant la crise sanitaire Dans le contexte particulier de la crise sanitaire, l’entreprise générale a su s’adapter afin de livrer le projet dans les délais tout en respectant le budget, le planning de chaque entreprise a été étudié afin d’éviter qu’il y ait trop de personnel sur le chantier. Il a été également fait appel à un agent qui s’assurait du respect des mesures barrières ainsi qu’à une équipe de nettoyage intervenant deux fois par jour dans les lieux communs.
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